Archive for avril 5th, 2010

Les guerriers de l’amour

Un ancien poème…

Sans repos et sans trêve,
Les guerriers de l’amour
Vont au bout de leur rêve
Dans la rumeur des jours.

Leurs longs regards sont bleus
Leurs chevaux frémissants
Sous la fureur des cieux
Qui roulent sous le vent.

De chagrin ils sont ivres.
Ils n’ont point de drapeau,
Que la folie de vivre,
La violence des mots.

Ils sont un, cent, puis mille
Qui jettent leurs cœurs nus
Par les champs, par les villes,
Aux pieds blancs des statues.

Qui voit ces oriflammes,
Ces combats ? Ces lointains ?
L’éclat blanc de ces larmes
Qui pleuvent au matin ?

L’errant aux joues livides,
Les amants séparés,
Se traînant, les yeux vides…
L’espoir assassiné.

C’est le chant infini
Que nul ne pourra taire,
Si ténu dans la nuit,
Sauf pour leurs pauvres frères.

Les guerriers de l’amour,
Sans repos, jamais las,
Chantent du haut des tours
Et leur tendent les bras.

Babylon5

— Babylon5


L’eau du Monde

Un jour l’eau du monde en eu plus qu’assez ;
Assez de passer dans des tuyauteries
Assez, assez, d’être toujours trop salée
Ou saumâtre, ou vouée aux déchetteries

L’eau du monde alors se mit à pleurer
On pouvait la voir luire aux coins des yeux,
De jeunes affamés, d’enfants mal nés
De vieillards avinés, maigres, sans feux.

Mais l’eau du monde, vite en eu assez :
Pourquoi me perdre en larmes, c’est bien futile
Mon grand ennemi je m’en vais prier;
Nous sommes liés, ça remonte au NIL.

Et l’eau du monde grand miroir se fit,
Pour qu’y rougoient les rayons du Soleil.
Et jamais si beaux joyaux on ne vit
Fiançailles mortelles, avec le soleil.

L’eau du monde pour toujours s’est enfuie
Tous les hommes ont soif, sur la terre nue
Eux se prenaient pour des êtres bénis
Mais n’ont pas eu pitié des enfants nus.

Babylon5

— Babylon5

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Les égarés

Dans la forêt des nuits trop lentes,
D’un souffle, une main effleurée,
Se perdent les voix suppliantes,
Les regards bleus qui ont pleuré.

Ce sont comme des pleurs d’enfants,
Tous seuls, petits, perdus au loin.
Moi seul parfois je les entends
Quand je repense à mes chagrins.

Ames seules, sur ces chemins,
Vous cherchez –vous avez mal-
On ne sait quoi, peut-être rien
Que le secours de l’aube pâle.

Dans vos cœurs une vieille blessure ;
La fièvre à votre sang trop doux.
Toujours la rouge meurtrissure
Palpite au fond de vos yeux fous.

Certains malheurs sont sans tapage.
Ils savent bien être discrets.
Certains malheurs sont bien trop sages
Et tout le jour ils restent muets.

Bêtement dire « la vie est belle »
Et là, sous la lune féroce
Aussi dans le soleil cruel
Entendre ce silence atroce

Dans le fracas de l’univers
Jeté là, on ne sait comment,
Comme un noyé perdu en mer
Une coque livrée au vent.

Quand trouverons-nous l’accostage
Sable chaud, enfants rieurs, plage,
Douce lumière des matins
Quand deux êtres n’en font plus qu’un

Babylon5

— Babylon5

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Muse Saturnienne

Dans un triste décor à l’aspect Saturnien

Une Muse esseulée promène son chagrin

Autour d’un lac figé aux couleurs bleu ardoise

Tout près de la rive où de grands cygnes se croisent.

Lentement elle avance. Les longues herbes molles

S’agitent par instant quand un oiseau s’envole,

S’enroulant à ses chevilles fines, ses genoux

Blancs et ronds, pour y déposer un baiser doux.

Perdue sur ces rivages, la muse aux grands yeux bleus

Cherche éperdument quelque ami, quelque dieu,

Ou encore un humain qui voudrait l’écouter :

Pauvre Muse, dans sa robe de lin déchirée !

Pourtant jamais ne reviendra parmi les hommes :

Sa robe est démodée, elle n’est plus, en somme,

Qu’un pâle souvenir rangé dans le grenier

Belle gravure au rayon des antiquités.

Les poètes maintenant ne sont plus guidés

Par une belle Muse à la tête inclinée.

Les poètes bien souvent creusent à mains nues,

Dans le néant des mots, dans le pavé des rues.

Ils écrivent dans des trains, qu’importent les heures,

Ils écrivent souvent parce qu’ils ont trop peur,

Sur leurs ordinateurs, cachés dans leurs bureaux,

Dans des aérogares, sur des quais, des bateaux.

Les poètes n’ont point de cartes ni de plans

Ils écrivent sur du papier toujours trop blanc.

Mais l’un d’eux peut-être, levant les yeux au ciel

Entend chanter et pleurer la Muse éternelle.

Babylon5

— Babylon5


Encore le temps !

L’amour, la mort, le temps
L’amour, petite mort,
La mort, un bref instant
Pendant ce temps on dort,

Et c’est heureusement :
La conscience est cruelle
Nous ronge affreusement
De nous savoir mortels.

Rien ne sert de prier,
De faire des paris
Ou encor’ méditer
Pour tromper notre ennui.

Goutons donc, c’est d’accord,
Comme Ronsard l’a dit
Dans de jolis décors
Les roses de la vie.

Babylon5

— Babylon5

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Valse du temps

Une valse a trois temps,
Ainsi passe le temps,
Une valse à vingt ans
A dit Brel le Flamand
Une Valse à trente ans
A t-il dit en chantant.
A vingt trente ou cent ans
Nous valsons dans le temps
Comme les feuilles au vent
Qui nous emporte, puissant
Toujours tourbillonnant,
Sans repos pour autant
Qu’en emporte le vent !

Babylon5

— Babylon5

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Chien de temps

Je ne suis pas maître de mon temps ;
L’horloge au mur ne fait plus tic-tac,
Je l’ai jetée depuis un moment :
Avec le reste du bric-à-brac.

Mais cela n’empêche pas les heures
De grignoter petit à petit
Mes matins, mes saisons et les fleurs
Se racornissent dans l’eau croupie.

Minutes, jours, années, c’est l’ennemi
Bien sûr il faut que l’on s’organise
Marcher dans le vent de l’entropie,
Qui tous les jours un peu plus nous brise.

On oublie. Soyons donc optimistes :
« Saisis l’instant », nous enjoignent-ils.
« Ah ! Oui? » Il faut donc que l’on persiste
A saisir l’existence qui file ?

Où va t-il donc ce temps entropique ?
Est-ce donc cette flèche fameuse
Menant tout droit à l’union christique,
Vous savez, lumière glorieuse,

Sublime pardon pour nos labeurs ?
I Tutti quanti, priez mes frères,
Chantez, dansez, à genoux mes sœurs
Et n’oubliez pas votre rosaire.

Ou bien le temps est-il circulaire ?
J’en suis ravie, je trouve joli :
De moi à moi je n’ai rien à faire
D’y galoper comme une souris.

Certains disent maîtriser leur temps.
Tous les jours ils vont à leurs affaires
Et ne perdent jamais un instant,
Répétant les leçons de leur pairs.

Mais d’autres ne peuvent vivre ainsi
Poètes, artistes esprits un peu fous
Amoureux, de la paresse amis
Qui sont des voyants ou des voyous.

Babylon5

— Babylon5

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Avril

Avril joyeux, fais renaître tes beaux bouquets,
Fais jaillir tes eaux vives en ruisseaux dans l’air frais.
Corolles, ors tendres et violets, jonquilles
Fières qui mourront au moi de Mai, fleurs fragiles.

Le soleil jeune encore, danse dans les sous-bois,
Quand l’Avril encor’ frileux, enfant de ces mois
D’hiver, lance son chant clair, dans un ciel si pur,
Si bleu, qu’il nous fait froid de voir un tel azur.

Fuyez les villes, vite, fuyez le béton :
Venez chanter l’Avril, ce n’est point déraison
De partir en esprit, vers cette renaissance
Où sur la tendre mousse renait l’espérance.

Avril, Avril, tu cours dans un éclat de rire,
Loin de nous tu t’en vas, on ne te peut saisir,
Tu cours dans les herbes, frais bourgeons, eaux glacées
Où les cailloux dorés se mettent à chanter.

Avril, je le sais, tu seras vaincu par Mai,
Sur ta tombe une couronne déposerai
Qui refleurira dans un an, ton temps revenu
Car tu es éternel, toutes saisons venues.

Avril, les animaux peureux sortent du bois
Leurs longs yeux luisants ont oublié les effrois ;
Nature, tu sembles éternelle en ces moments
Où le dur hiver laisse la place au printemps.

Avril, Avril, je veux toujours chanter pour toi
Même à l’hiver cruel, quand à jamais la foi
N’est plus qu’un fantôme lointain, perdu, perdu,
Tout change et renait quand Avril est revenu.

Babylon5

— Babylon5

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Que dire ?

Mais que dire quand on a rien à dire ?
Juste maudire … comment en vers tourner
Le néant de l’ennui, plus de désirs
Les journées vides,  temps mort, train raté.

Le plus plaisant, c »est qu’on arrive à dire
A dire que « non, rien », j’ai rien à tourner
Pour écrire de beaux vers : faire rire
Émouvoir, faire rêver ou pleurer.

Mon verre est vide, j’ai perdu tous mes livres
N’étant pas Baudelaire, mais en galère
Que pourrais-je faire, une fois bien ivre ?
Casser des verres, juste pour m’amuser

Prendre une lame, un rasoir par exemple
La passer lentement sur mes poignets ;
Ça serait amusant, fournirait d’amples
Discussions au bavards, des commentaires

Pour tromper leur propre ennui qui est sale
Car l’ennui, c’est toujours sale, pas très beau
Croyez-moi, c’est pour les cons qui le salent
Avec des mots, des mots dans les bistrots

Ou dans les cuisines, murs pleins de crasse
Coude appuyé sur la toilé cirée,
Avec le pinard et les fumées grasses
OH! Bénis-soient-ils, tous ces empaffés !

Qui n’ont rien à dire tout comme moi,
Mais qui ont l’innocence Évangélique
Ignorants de leur absence de foi
Et pour qui le morbide est poétique.

Babylon5

— Babylon5


Le chaos des mots

la tête accablée
Sous le chaos des mots,
Je fus un peu distraite.
C’était trop beau
Tous ces mots
Trop de bazar,
Je ne trouvais plus les mots.
J’oubliai les fleurs métaphores,
Envahie pas ce chaos de mots
Les mots vide, les mots béance,
les mots gouffre, les mots mort
les mots désir, le mots déroute.
Alors je me pris les pieds
Dans les traits de craie de la marelle
En regardant là-haut…
Mais j’étais au degré zéro,
Même pas sur terre d’ailleurs.
Je n’avais qu’un pied,
Je cherchais l’autre…
Mais qui donc avait édicté ces règles ?
Il n’y avait plus qu’un remède :
Du vin, du vin, du vin divin, encore…

Babylon5

— Babylon5

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Poète S

Maman, je veux pas être poète S
C’est bien trop fatigant !
A la rigueur, pourquoi pas prophète S
Ça a plus de piquant !

Enfant, tu feras ce conte dix rats !
Que ça te plaise ou non.
Crois-tu donc que j’ai choisi ton papa,
Ce mémo râble con ?

Allons ! Allons ! Fais preuve de coups râge
Ne t’emballe donc pas
Contre ta môman qui est la plus sage,
La plus belle et toussa.

Je sais très bien, dis, cerner le talent
Pour toi c’est l’écriture.
Ton frangin, lui, fait très bien le voyant :
Et pöpa les bitures.

Allez, oust ! du Bellay ! Va nettoyer
Les pots et les assiettes
Pendant ce temps j’irai aux cabinets
Me faire une sieste.

Babylon5

— Babylon5

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C’est un pays.

Bienvenue dans mon pays…

Dans ce pays très peu lointain,
Personne n’est jamais allé.
C’est un pays, ou ce n’est rien
Qu’une illusion, une fumée.

C’est un pays avec des tours,
Des bois, des châteaux embrumés ;
Des rues très droites, de grandes cours
Et des fermes abandonnées.

Il y a des arbres qui bougent
Avec leurs feuilles tous les soirs
Sur des fillettes en robe rouge
Cherchant leur maison dans le noir.

C’est un pays avec des gens
Qui semblent ne pas voir, et marchent
Sur des trottoir couleur de sang,
Quand on les croise sous les arches.

C’est un pays avec des temples
Au bout d’avenues désertées.
Du haut des flèches vous contemplent
Des sortes d’oiseaux effarés.

C’est un pays mal éclairé,
Par un soleil dont la lueur
Pâle et dorée semble filtrée
Par les yeux frissonnants des fleurs.

C’est un pays tout intérieur,
Chacun y voit sa vérité
C’est un pays dont on a peur
Tant qu’on n’a pas le fond touché.

C’est un pays où l’on rencontre
Des vieillards à double visage,
Sans chapeaux, appuyés tout contre
Les hauts murs donnant de l’ombrage.

C’est un pays peuplé de chiens,
De chevaux furieux, galopant
Sans fers ni cavaliers humains
Sur les silex étincelants.

C’est un pays vide d’écoles,
Un pays où l’on ne fait rien
Tout le jour assis dans l’herbe folle
Que regarder venir demain.

Dans ce pays, le temps est lent.
Il y a des rivières. Elles roulent
Leurs cailloux et poissons d’argent,
Noyés, diamants, sable qui coulent.

Dans ce pays, si l’on y va
On peut par mégarde y rester
Peut-être bien qu’on restera
Sous un cèdre à jamais couché.

Dans ce pays tous les enfants
Jouent entre eux, parlant à voix basse.
Leurs jeux sont peut-être amusants
Mais ils se taisent quand on passe.

C’est un pays où les parents
Ne restent jamais : ils ont peur
De ces enfants aux yeux méchants
Qui déjà ne sont plus les leurs.

Pourtant ce pays a ses charmes
La vie s’y passe étrangement,
Avec des ombres et des drames
Déployés théâtralement.

Il fait bon vivre en ce pays
Pour celui qui n’a plus de pleurs ;
Dans la pénombre qui sourit
On entend des chants et des Chœurs.

C’est un pays qui est profond
Géré par un autre destin
Avec des pentes et des monts
Qui vous ouvrent d’autres chemins.

C’est un pays d’enfants sauvages
D’animaux désobéissants
Un pays sans tenue, peu sage
A rebours du soleil tournant.

C’est un pays, oui, un pays,
Qui en fait n’est pas très lointain
Ceux qui viennent de ce pays
Tiennent leur coeur entre leur mains.

Dans ce pays on ne peut voir
De satellite que le jour :
La lune poursuit sans espoir
Le soleil qui fuit son amour.

Elle est radieuse pourtant,
Plus lumineuse qu’une étoile
Je crois le soleil mécontent
De voir qu’elle lui fait un voile.

Le soleil se sent ridicule
En ce pays trop écarté
Pour que sa lumière ne brule
Avec assez de majesté.

En ce pays, le soir venu,
On est heureux ou on a peur :
Suivant les jours, le temps, l’humeur,
Des amants se promènent nus.

Mais aussi il est certains soirs,
Où les grands bois sont menaçants :
Leurs ombres suivent dans le noir
Ceux qui se sauvent en courant.

C’est un pays qui est selon :
Il y a des sables mouvants,
Mais aussi de jolies maisons
Au fond de jardins florissants.

Dans ce pays, tous les chemins
Montent ou descendent, vers des collines
Peuplées par des peuples anciens
Parlant une langue divine.

Babylon5

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— Babylon5


Un soir en été

S’embarquer dans le voyage de la nuit,
un soir, en été.
Les lumières dans le ciel calmé
un pan de fenêtre entre-ouvert, la lune immobile.
les hirondelles se taisent, blotties sur leurs couvées.
La ville adoucie, les arbres secrets,
quelque musique, loin ; un homme au balcon accoudé
qui fume en songeant.
Quelques voix claires et douces d’enfants qui n’ont pas sommeil.
Derrière une porte, une pénombre, le son d’une radio,
le temps suspendu entre le halo d’une lampe et un grand vide peuplé.
C’est le règne immobile de la paix retrouvée.
les yeux à demi-fermés, on se laisse aller à de demi-rêves,
à demi-habillés
Il n’est pas temps de s’endormir ; il n’est pas temps de fermer les volets.
On est à ce monde, plus que jamais.

Babylon5

— Babylon5


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