Un jour l’eau du monde en eu plus qu’assez ;
Assez de passer dans des tuyauteries
Assez, assez, d’être toujours trop salée
Ou saumâtre, ou vouée aux déchetteries

L’eau du monde alors se mit à pleurer
On pouvait la voir luire aux coins des yeux,
De jeunes affamés, d’enfants mal nés
De vieillards avinés, maigres, sans feux.

Mais l’eau du monde, vite en eu assez :
Pourquoi me perdre en larmes, c’est bien futile
Mon grand ennemi je m’en vais prier;
Nous sommes liés, ça remonte au NIL.

Et l’eau du monde grand miroir se fit,
Pour qu’y rougoient les rayons du Soleil.
Et jamais si beaux joyaux on ne vit
Fiançailles mortelles, avec le soleil.

L’eau du monde pour toujours s’est enfuie
Tous les hommes ont soif, sur la terre nue
Eux se prenaient pour des êtres bénis
Mais n’ont pas eu pitié des enfants nus.

Babylon5

— Babylon5