Un ancien poème…

Sans repos et sans trêve,
Les guerriers de l’amour
Vont au bout de leur rêve
Dans la rumeur des jours.

Leurs longs regards sont bleus
Leurs chevaux frémissants
Sous la fureur des cieux
Qui roulent sous le vent.

De chagrin ils sont ivres.
Ils n’ont point de drapeau,
Que la folie de vivre,
La violence des mots.

Ils sont un, cent, puis mille
Qui jettent leurs cœurs nus
Par les champs, par les villes,
Aux pieds blancs des statues.

Qui voit ces oriflammes,
Ces combats ? Ces lointains ?
L’éclat blanc de ces larmes
Qui pleuvent au matin ?

L’errant aux joues livides,
Les amants séparés,
Se traînant, les yeux vides…
L’espoir assassiné.

C’est le chant infini
Que nul ne pourra taire,
Si ténu dans la nuit,
Sauf pour leurs pauvres frères.

Les guerriers de l’amour,
Sans repos, jamais las,
Chantent du haut des tours
Et leur tendent les bras.

Babylon5

— Babylon5