Qui donc entend le vent rebelle
Entre les murs de sa prison ?
Le coeur est brave : une étincelle
Pour le feu de la déraison.
Le vent, le vent que nul n’attend
Va en sifflant sur les hauts murs
Tordant les arbres en passant
Faisant tomber les pommes mures.
En haut de ces grandes murailles
Se disputent les noirs corbeaux
Mais moi j’entends au soupirail
Dans la fosse de mon château,
Ce vent, ce vent puissant souffler
Vent furieux venu des étoiles
Le vent portant le Paraclet :
Et voici que tout se dévoile.
J’entends, j’entends la voix rebelle
Carillonner avec le vent.
C’est comme un lâcher d’hirondelles
Crevant le ciel soudainement.
C’est une voix que l’on n’entend
Pas dans nos châteaux, nos prisons
Sinon parfois, de temps en temps
Quand dans nos larmes nous plongeons.
Elle est là, notre voix rebelle,
Cette lueur privée de mots.
C’est moi, à moi-même cachée
Qui suis mourante en ce caveau
Fermons les yeux sérieusement
Sous le voile des paupières
On rejoint un ciel fulgurant :
Nuit, astres lointains, lumière.
Qui donc habite ce château ?
Le vent, le vent vous le dira
En sifflant sur ces murs très hauts
L’étincelle il éveillera.
Babylon5
— Babylon5