Ils sont partis dans l’aube violette.
Ils sont partis sur des chemins, des routes
A l’heure où dorment encore les bêtes.
Ils sont partis sans bruit ni aucun doute.
Ils ont bien fermé la petite porte.
Dans le silence ont traversé les champs
De l’été, au milieu des herbes fortes
Faisant monter de la terre un pleine chant.
Ils ont marché longtemps sur les cailloux,
Droit devant eux. Ils n’ont pas dérangé
Le lièvre frileux ni le renard roux.
Le chevreuil n’a pas été apeuré.
Sont allés par les bois et les ravines,
Sans bagages mais portant leur cœur lourd.
Puis, quand les cloches ont sonné matines
A la volée, ont salué le jour.
Ont avancé plus loin dans le matin.
Loin des villages, des cours et des villes
Tout en buvant l’air doux comme du vin
En traversant l’eau des ruisseaux tranquilles.
Plus tard ont regardé vers la colline
Où le soleil jouait sur les hauteurs
Juste à l’heure où la lumière divine
Dépose sur le monde sa splendeur.
Ils ont pris le sentier, vers le sommet
Sans se retourner une seule fois
En haut, ils étaient un peu essoufflés
Et se sont assis à l’orée d’un bois.
Ils sont repartis –il était midi
Sont descendus vers le pays en bas
Quand ils sont arrivés il faisait nuit
Et je ne sais s’ils sont restés là-bas.
Babylon5
— Babylon5