Sur les ailes du grand oiseau je vole
Quelques heures à l’horloge du matin.
Sur les ailes de l’oiseau, sans boussole,
Tout droit vers les cieux adamantins.
C’est l’absolu vertige qui m’emporte
Plus haut, loin de la terre bleu marine :
Mauvaises saisons aux plages d’eaux mortes,
Pays perclus de tumeurs citadines.
Voici : je ne suis plus du tout liée.
Paupières fermées, c’est comme un grand vent
Furieux, qui en esprit veut m’emporter,
Dans son tourbillon vivace et puissant.
Sur les ailes de l’oiseau, je m’affole
Un peu, partie plus loin vers un chaos
D’étoiles qui dansent une ronde folle,
Dans un gouffre sans mémoire et sans mots.
C’est ces moments, plus loin que la folie,
Que chaque jour j’explore en ces voyages.
C’est en ces lieux perdus que je m’enfuis,
Loin de moi-même, vers leurs ardents rivages.
Mais c’est joie et douleur sempiternelle :
Étoiles déjantées, cercles mouvants
De puits sans fond, astres lointains qui m’appellent
Comme le cri d’un dieu agonisant
Babylon5
— Babylon5