Archive for avril 7th, 2010

Voyage

Sur les ailes du grand oiseau je vole
Quelques heures à l’horloge du matin.
Sur les ailes de l’oiseau, sans boussole,
Tout droit vers les cieux adamantins.

C’est l’absolu vertige qui m’emporte
Plus haut, loin de la terre bleu marine :
Mauvaises saisons aux plages d’eaux mortes,
Pays perclus de tumeurs citadines.

Voici : je ne suis plus du tout liée.
Paupières fermées, c’est comme un grand vent
Furieux, qui en esprit veut m’emporter,
Dans son tourbillon vivace et puissant.

Sur les ailes de l’oiseau, je m’affole
Un peu, partie plus loin vers un chaos
D’étoiles qui dansent une ronde folle,
Dans un gouffre sans mémoire et sans mots.

C’est ces moments, plus loin que la folie,
Que chaque jour j’explore en ces voyages.
C’est en ces lieux perdus que je m’enfuis,
Loin de moi-même, vers leurs ardents rivages.

Mais c’est joie et douleur sempiternelle :
Étoiles déjantées, cercles mouvants
De puits sans fond, astres lointains qui m’appellent
Comme le cri d’un dieu agonisant
Babylon5

— Babylon5


Promenade avec un Poète Maudit

Marchant dans la vallée des ombres de la mort
A mes côtés l’Esprit d’un poète maudit.
Pas de soleil ni lune, ruisseaux et chemins morts,
Fleuves de larmes sèches : là, tout a été dit.

Pâles lueurs de vie, sous l’horizon éteint
Par quelques éclairs noirs, passé, futur abolis.
Des ombres sans couleur se trainent au lointain
Dans des marais putrides, sous le ciel obscurci.

Dans la vallée des ombres de la mort un Dieu
Indifférent ricane en jouant aux dés
Sous une immense croix dévorée par le feu
De l’espoir inoui, des promesses brisées

Dieu sans aucun esprit, joue aux osselets,
Se nourrit de chairs mortes, des âcres fumées noires
Qui des terres brulées montent vers la vallée
Où tout rire s’étouffe dans le désespoir.

Dans la vallée des ombres je n’ai plus de peur
Le Poète l’a dit, c’est une mascarade
Les ombres sont magiques ; je n’entends plus de pleurs
Le Poète maudit je suis sous ces arcades.

Babylon5

— Babylon5


Anonyme italien et ma traduction

Par che l’angel, la stella, il sol, la luna
Col mondo, et chi con lui di viver brama,
Odiano la beltà, che il cielo aduna
Nel viso altier de la signora Mama.

Puisque l’ange et l’étoile et que soleil et lune
Et le monde et ceux qui là veulent exister
Détestent le présent du ciel, que la beauté
Noble de notre Dame autant les importune,

Forsi per esser tra le Dee queste una
Che lor spogli del ben, che ‘l valor ama,
O pur, per che ne morte, o ria fortuna
Dal fermo suo voler maj la richiama :

Soit qu’en étant déesse (autant qu’il en fut une)
Elle leur prend leur bien et leur chère fierté,
Ou que ni par la mort ni l’incommodité
A son ferme vouloir il n’est mis de lacune :

Però dee creder fermamente ognuno
Ch’un spirtito malvagio habbia costej
Supposta solamente al Bagattino

Apparemment chacun ici s’en va croyant
Que dedans cette dame est esprit malveillant
Par le mauvais jongleur surpassé seulement ;

Per poter dire i buoni tarocchi mej
Saran, s’avien ch’io giuochi, et questi uno
Vo trare il Matto ch’è cervel divino.

Pour me pouvoir tirer dès lors un bon tarot,
En choisissant je veux me tenir à carreau :
Je tirerai le Mat, divin entendement.

— Cochonfucius

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La liberté

Je ne leur ferai plus la guerre.
Qu’ils crèvent de leur ambition,
Marchands de soupe et de galère
Et marchands de révolution.

Mieux vaut la sagesse précaire
D’un ermite en méditation,
Mieux vaut dormir, mieux vaut se taire
Qu’entrer dans leurs machinations.

Si je meurs dans les ans qui viennent,
Que de ma vie je me souvienne
Sans tristesse ni sans fierté.

Je n’ai acquis nulle richesse
Ni accompli nulle prouesse,
Mais j’ai gardé ma liberté.

— Cochonfucius

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Cunégonde

Je me souviens de Cunégonde,
Qui avait délaissé ce monde
Dans lequel la luxure abonde,
Et fut dans une chambre ronde

Pour, recueillant les bonnes ondes,
Avoir une pensée féconde
Ainsi qu’une vertu profonde,
Et au mal ne lâcher la bonde…

Mais le désir en elle gronde.
Ce qui jadis lui fut immonde
Emplit son esprit et l’inonde.

Dommage qu’ainsi se morfonde
La fille autrefois vagabonde,
Beauté à nulle autre seconde.

— Cochonfucius

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Le portrait

Sur le mur aux couleurs défraichies, un portrait
Que les rayons mourants du soir viennent frapper
Au travers d’un carreau poussiéreux et fêlé :
Un visage ébauché dans l’ombre en pâles traits.

Négligent, le locataire n’a laissé là
Que ce tableau, au dessus d’un vieux lit branlant,
Par quelque oubli sans doute, ou bien ressentiment,
Comme un souvenir mauvais dont on ne veut pas.

C’est une tête accablée, aux cheveux défaits.
Le regard est vague, sans aucune brillance ;
Les yeux jadis bleus fixent une lointaine absence.
Il ne voient pas ce monde, mais un au-delà parfait.

Le portrait dévoré d’infimes craquelures
Est souillé de longs sillons de larmes poisseuses
S’écoulant doucement sur les joues, paresseuses.
Plus loin, un ciel d’orage obscurcit la peinture.

Ce visage oublié, il vaut mieux qu’on le laisse
Suspendu à jamais dans cette maison vide
Quand l’araignée travaille à sa toile rapide,
Il s’endort doucement dans le soleil qui baisse.

C’est un tableau de mort et de désolation ;
L’image des regrets, de la déroute atroce,
Du désir éteint par le passé trop féroce
Qui veut du Grand Sommeil chercher consolation.

Babylon5

— Babylon5


Emily Brontë avec ma tentative de traduction

There should be no despair for you
While nightly stars are burning,
While evening sheds its silent dew
Or sunshine gilds the morning.

Qu’il n’y ait pour toi nul désespoir
Quand la nocturne étoile veille,
Quand sans bruit vient l’humide soir
Ou que le matin s’ensoleille.

There should be no despair, though tears
May flow down like a river;
Are not the best beloved years
Around your heart forever?

Nul désespoir, car si tes larmes
Nous semblent les flots d’un torrent,
N’as-tu point des ans pleins de charme
Qui ton coeur vont environnant?

They weep, you weep, it must be so,
Winds sigh as you are sighing,
And winter pours its grief in snow
Where autumn leaves are lying.

Tous pleurant, tu pleures, c’est sûr,
Les pleurs du vent tes pleurs escortent,
L’hiver pleure sa neige sur
Le sol jonché de feuilles mortes.

Yet they revive, and from their fate
Your fate cannot be parted.
Then journey on, if not elate,
Still, never brokenhearted.

Des feuilles reviendront, princesse,
Et ton destin ressemble au leur.
Suis ton chemin, non d’allégresse,
Mais de la fermeté du coeur.


— Cochonfucius

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Dire

Souvent dans ma tête se cognent
Des mots crachés, mots déchirés
Des mots sans suite, mots cassés.
Mots laids avec leur sale trogne.

Je regarde par la fenêtre,
Jour de fer blanc ;éclair de sang
Portes qui claquent dans le vent
Plus de raison, vide est mon être.

Alors sur moi je me retourne
Je laisse la rue à ces gens
Qui marchent gaiment dans le sang
De cette vue je me détourne.

Je vois parfois une planète
Avec en son cœur un seul arbre
Arbre tordu aux branches glabres
Arbre bombardé de comètes.

Arbre pourri, mais ses racines
Tiennent le cœur comme un réseau,
Veines, artères où coule une eau
Amère, saumâtre, où les ondines

N’ont jamais, jamais folâtré,
Pour les lys et l’amour, acides
Sont les eaux de ce coeur livide
Que je voudrais bien m’arracher.

Je n’entends que chocs violents,
Colère et rage à poings serrés
Plus d’amour, guichets fermés
Jours qui se trainent, soleil trop lent.

Arrachez l’arbre : il va mourir
Avec le cœur, sur les pavés,
Crachant son sang noir, piétiné,
Sans même lâcher un soupir.

Babylon5

— Babylon5


Vanité de l’acte d’écrire

Tout ce qui devient texte est parole qui meurt.
Le premier qui apprit à geler un message
Fut comme ceux qui tuent les oiseaux de passage,
Il avait un penchant mortel dans son humeur.

Peut-on écrire un rire, orthographier un pleur,
Transcrire le jargon d’un idiot de village ?
La langue en résistant nos plumes décourage
Comme notre pinceau se décourage aux fleurs.

Un mot qui dans le coeur mit trois jours à mûrir,
Fixe-le au papier, tu le feras mourir,
Comme du papillon l’aile devient poussière.

Des sages d’autrefois retiens le sobre avis :
Ecrire c’est vouloir arrêter les rivières ;
La langue est hors la loi, comme tout ce qui vit.

— Cochonfucius


La Ballade d’Orangina

LA BALLADE D’ORANGINA

Une épopée capitalistique où Pepsi lutte contre Coca qui veut racheter Ricard à Orangina…

Mortel perdu qui vas me lire,

N’attends de moi nul réconfort,

Par mes néants j’ai fait pâlir

Plus d’un fantôme en son amphore !

Tu viens ici sans crier gare

Prêter l’oreille à mon délire;

Voilà pourquoi comme un barbare,

Je vais m’emparer de ma lyre

Et glapissant quelques cris rauques,

Lesquels sauront bien attenter

Aux multinationales glauques,

Pour mon public je vais chanter

La ballade d’Orangina

La rouge à la vulve d’acier,

Et que dompta Coca-Cola,

Effervescent et carnassier.

Tout commença par un matin,

Un matin houleux et boursier,

………

(la suite sur http://bluemoon.tuxfamily.org/Kholok/kholwiki.pl?action=ballade&page=Premier&retour=&options= )

— Escape


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