Tout ce qui devient texte est parole qui meurt.
Le premier qui apprit à geler un message
Fut comme ceux qui tuent les oiseaux de passage,
Il avait un penchant mortel dans son humeur.
Peut-on écrire un rire, orthographier un pleur,
Transcrire le jargon d’un idiot de village ?
La langue en résistant nos plumes décourage
Comme notre pinceau se décourage aux fleurs.
Un mot qui dans le coeur mit trois jours à mûrir,
Fixe-le au papier, tu le feras mourir,
Comme du papillon l’aile devient poussière.
Des sages d’autrefois retiens le sobre avis :
Ecrire c’est vouloir arrêter les rivières ;
La langue est hors la loi, comme tout ce qui vit.
— Cochonfucius
avril 7th, 2010 on 17:15:29
Très contradictoire, ce que tu écris.
avril 7th, 2010 on 17:36:45
J’assume, j’assume. Platon fait pareil dans le dialogue « Phèdre ».
avril 7th, 2010 on 17:55:37
C’est ton droit mon cher. D’ailleurs, ne sommes-nous pas tous pétris de contradictions ? Ton poème m’inspirerais bien un poème à deux voix (sans bouts rimés peut-être, ce serait trop compliqué). Voyons… je vais l’imprimer et voir ce que je pourrais écrire, quoique, il me semble, on a déjà échangé là-dessu, non ?