Archive for avril 13th, 2010

Le tocsin

Sonne, sonne, sonne le tocsin :
Âmes en déroute sans chemin.
Sonne plus fort encor’ pour l’alarme
Des guerriers perdus qui n’ont plus d’armes.

C’est l’horreur, le triomphe de peur
Danse de la mort et du malheur.
Danse l’esprit fou dans la tempête,
Sonne le tocsin d’un corps sans tête.

Danse Satan, danse Lucifer
Sonne tocsin, ta cloche de fer,
Chasse les oiseaux à la volée
Au ciel obsurci sans échappée.

Sonne tocsin, sonne, assourdis-moi,
Dans le ciel et par dessus les toits.
Sonne plus fort encor’: c’est danger
Sonne pour les humains effrayés.

Le ciel est noir par dessus le pré ;
L’horreur maintenant n’est plus cachée
C’est désespoir avec sa cohorte
C’est l’envers de la joie qui l’emporte.

Sonne tocsin, sonne encor’plus fort
Sonne sur tous les villages morts.
Sonne sur les villes embrumées
Sonne dans les coeurs désespérés.

— Babylon5


Août

Si longs sont les jours de l’été vieillissant.
Le soleil sans faillir brûle la terre encore
La sève redescend dans les herbages morts :
Jours de plomb, nuits lourdes d’un été languissant.

Dans les cieux s’amoncellent, préparant l’orage
Des nuages entassés, de l’Ouest venus,
Prêts à combattre sur les blés déjà battus.
En éclairs bleus tonnant au dessus des villages.

Et les vielles roses fanées, de leurs pétales
Font sacrifice au mois d’Août, perdues sous les pierres
Leurs parfums et couleurs mourantes sous le lierre :
Mais demain renaitra une fleur sans égale.

La fleur n’y pense pas, se contentant d’être
La fleur fanée ne sait pas qu’elle est tombée
Sous les coups du mois d’aout à ses éclairs livrée
La fleur n’y pense pas, je sais qu’elle va renaître.

Mais ils sont si longs ces jours où je me languis
Où je vois cet été et ses fruits murissants
Ployant, tombant sur le sol qui va pourrissant
Du jeune Printemps les magnifiques fruits.

Fin de l’été, la nuit tombe avec violence.
La nuit dit : désormais il faut se préparer
Penser à l’automne,  les volets bien fermer
Cueillir les fruits d’ Août en remerciant notre chance.

— Babylon5

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Hirondelle de Mai

A l’hirondelle de mai laissons
Les cieux d’azur, les moucherons
Qu’elle efface de son trait vivace
Les nuées de guêpes et de frelons.

Elle partira de nos rivages
D’un coup d’ailes, si l’on ne s’engage
A chanter son envol et son nid
Vénérer, où vivent ses petits.

Hirondelle de mai, vol de grues
Oiseaux voyageurs au raz des nues,
Silencieux ou crieurs dans le ciel,
Venez je vous prie, je vous appelle.

En Mars vers vous mes yeux se lèvent
De la terre au ciel, vers ce grand rêve
D’oiseaux montant aux cieux, libérés
De la terre où je suis attachée.

Hirondelle de mai, alouette,
Martinet,mésange ou bien fauvette :
Oiseaux chanteurs, geai, merle rieur
Peuples de l’air, vous êtes bonheur.

Mais pour peu que l’hirondelle tombe
Qui la ramassera en ce monde ?
Les oiseaux brisés dans leur essor
Ne viendront plus saluer l’aurore.

Hirondelle, ce siècle fier ose
Arracher les nids où tu reposes,
Mais attends encor’ dans ta venue
Le Printemps qui bouscule les nues.

Hirondelle de mai, ignorée
Ce siècle a perdu toute piété.
Je te le dis alors tristement :
De nos bruyants rivages va t’en.

— Babylon5

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Il n’a pas voulu

Il n’a plus voulu, plus voulu de moi
Encore moins je crois de mon émoi.
Ce que fait un homme si on l’adore :
J’y ai pensé, parfois j’y pense encore.

C’était par un Octobre romantique :
Les arbres y pleuraient, et mes suppliques
Se cognaient sur les murs et les fenêtres
Pour me blesser encore et disparaître.

Oui, j’ai voulu mourir, mais peu importe ?
J’allais partir… par la petite porte.
Le doux soleil pour moi s’était éteint
J’étais morte à la beauté des matins.

L’homme est si sourd s’il ne veut plus aimer.
Peu lui importe s’il a décidé,
Quand bien même la femme fut bien belle
Aux premiers jours de ses amours nouvelles.

Impoli, il ne dit pas au revoir,
Ni surtout qu’il ne veut plus vous revoir…
La porte se ferme : il part pour toujours,
Laissant traîner une illusion d’amour.

On ne veut pas d’un amour s’il fait peur.
Femme jamais, n’ouvre jamais ton cœur.
Tu es jouet : ne sois jamais toi-même :
Rare et précieux est l’homme qui vous aime.

— Babylon5


Aimer, ne plus aimer.

Je ferais mieux de me taire.
Aimer, c’est profond mystère
Ne plus aimer  l’est aussi.
Misère, cela vous détruit !

On s’accroche à l’être proche :
On oublie les anicroches
Comme on voudrait recoller
Ces petits morceaux cassés !

Pour celui qui vous aimait,
C’est  torture car jamais,
Jamais il ne se repose
Ni ne sent l’odeur des roses.

Pour celle qui n’aime plus,
C’est tourment, défaite et plus.
Elle tient à ce  rafiot
Usé,  qui va à vau l’eau.

C’est douleur, égarement :
Par peur on triche et on ment.
Peur de faire tant de mal :
L’autre ou soit, chagrin banal.

Ne plus aimer, mais pourquoi ?
Pour rien, c’est la vie parfois.
C’est ainsi bien trop souvent
Nos amours ne sont que vent.

Si j’étais une moniale,
Aux amours bien paroissiales
Je pourrais aimer la croix,
Du Christ entendre la voix.

Mais je ne suis pas moinesse
Pourtant un amour céleste
Nous protège du mystère
Sur lequel on doit se taire.

— Babylon5


Le regard de Saturne

N’attends pas de la lune une douce chaleur ;
Tu la crois lumineuse, or grisâtre est la sphère
Dont te semble, de loin, voir la blanche couleur,
Qui de sa vraie nature absolument diffère.

Ne crois pas ce poète un homme de valeur ;
Tu le crois inspiré, mon dieu, la belle affaire :
C’est une convulsion qu’inspire une douleur
Qui n’est pas éternelle et n’est pas mortifère.

Un sonnet ne contient aucun sérieux message ;
Un poète n’est pas un savant ni un sage,
Il n’a de sens en lui qu’il ne l’ait détourné.

La lune et la douleur parmi le ciel nocturne
Dansent sous le regard verdâtre de Saturne
Et sans atteindre un but ne cessent de tourner.

— Cochonfucius


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