C’était une soirée de fête enchanteresse.
Le vin coulait avec des frissons de framboise
Dans des jardins français aux douces arabesques,
De flacons cristallins sous les buissons d’armoise.
Ca et là, la lueur d’un flambeau s’éveillait
Pour révéler un bras, une main, une joue
Ronde et rose, vite évanouie, mais si près
De ces allées cachées ou les amours se nouent.
Ombres d’or sombre, éclats soudains de rubis
Sous le chaud ciel d’été piqué de mille étoiles.
Galants conspirant à conquérir leur Amie
Près des bosquets carrés où la lune les voile.
C’est un rêve vieillot : des dentelles, des masques :
Mignonnes à mouche, leur éventail froissé.
Pour leur sourire un Arlequin faisait des frasques-
Amoureux bariolé des seins emprisonnés.
Et la musique ! Langueurs vibrant au dessus
Des oiseaux taiseux, se rappelant leurs voltiges
Ou dormant sur leurs nids baignés par cet afflux
-Ces arpèges légers consolant les litiges.
C’était une soirée, à ma mémoire éteinte :
Soirée jamais vécue, imaginée en rêve
De plaisirs surannés et discrètes étreintes
Dans un jardin français où la lune se lève.
— Babylon5
avril 14th, 2010 on 10:29:23
Dans une réunion mondaine, un vieux marquis disait à un archevêque:
Quelle belle réception! Joli cadre, excellentes boissons, merveilleux cigares, et surtout, admirables toilettes!
Je sais pas, dit l’autre, j’y suis pas encore allé.
avril 14th, 2010 on 10:38:37
Aux toilettes ?
Mais dans la soirée que je décris, il n’y a même pas de toilettes ; en ce temps-là, on faisait pipi dans les buissons.