Archive for avril 17th, 2010

Complainte de poète

Le Poète inspiré aspire
Parfois au repos. Comment dire ?
Un vertige venu d’en haut :
Le Poète est à court de mots.

Un nuage gris est sur lui.
Comment marcher dans cette nuit ?
Comment nourrir la flamme obscure,
Cette lueur qui le torture.

Comme il voudrait être une bête !
Ne plus entendre dans sa tête
Ni ces appels, ni ces clameurs
Ni ces poussées vers le bonheur.

Le poète n’est pas un prêtre.
Ni temple ni autel : que l’être
Criant vers un ciel infini.
Poète inspiré et maudit.

Mais le Poète est un emblème,
Comme une croix, souffrance extrême,
Dressée là entre jour et nuit :
Le Poète n’a pas choisi.

Inspiré, il n’est pas prophète.
Il n’est qu’un malheureux poète
Et rien ne sait tenir pour vrai
Sinon le vide qui l’effraie.

Inspiré, il ne l’est pas toujours :
Accablés d’ennui sont ces jours
Où il ne sait trouver les mots
Pour dire l’indicible beau.

Il ne repose pas pourtant :
Il travaille même en dormant,
Obsédé qu’il est de coucher
L’ineffable sur le papier.

On croit souvent qu’il s’émerveille
D’une fleur, du ciel, du soleil.
C’est en lui qu’il voudrait voir clair
Car à lui-même il est mystère.

Poète, tu ne sais retrouver
Ce Jardin dont Dieu t’a chassé.
Poète inspiré, tu es fou
Tes mots toujours de toi se jouent.

— Babylon5


Troisième art poétique

Heureux qui peut reprendre une oeuvre très ancienne
Et lui faire porter un contenu nouveau,
Cherchant à faire mieux que de nombreux rivaux
Ou bien laisser chanter la voix qui est la sienne…

La forme nous inspire et les contenus viennent
(Et c’est surtout par eux que le poème vaut).
On peut passer des jours à ces plaisants travaux
Qui nous font découvrir à quoi nos pensées tiennent.

Un coup de nostalgie, la sagesse de l’huître,
Le bonheur sans argent, l’escargot sur la vitre…
Innombrables pour nous foisonnent les motifs.

Le sujet est présent, prenons garde à la forme,
Mais cela ne va pas être un effort énorme:
Quand le plaisir s’y joint, l’effort est productif.

— Cochonfucius


l’aspiritualité

L’éclosif revenait l’esprit troublé d’une session d’auto-perméabilité tentative.   Yake Lakang le voyant dans cet état s’esclaffa et éclata de rire, bon enfant.   « Qu’est-ce qui vous fait donc rire ?   Car, pour ma part, je me suis bien concentré, mais je n’ai pas progressé d’un pouce.   —— Vous avez trop pratiqué l’aspiritualité; vous voilà tout aspiré !   Êtes-vous paresseux, inabouti, poussiéreux ?   Sans cela, vous ne pouvez atteindre à la perfection.   Laissez donc toute image de vous-même, soyez tel un miroir opaque.   Autrement, vous ne ferez que sautiller çà-là misérablement. »

http://bit.ly/cvyF70

— Escape


  • Calendrier

    avril 2010
    L Ma Me J V S D
         
     1234
    567891011
    12131415161718
    19202122232425
    2627282930  
  • Archives :

  • 2010
    iDream theme by Templates Next | Powered by WordPress

    © 2010-2025 iNVaSioNS PoeTiQueS All Rights Reserved -- Copyright notice by Blog Copyright

    Uses wordpress plugins developed by www.wpdevelop.com