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Ecce homo

Un écho au poème de Cochonfucius : , mais
beaucoup moins gentil envers ledit primate :

Je suis l’ Homme, faites moi place.
Homo Sapiens, j’ai de l’audace
Dieu m’a donné un chèque en blanc
Pour saigner la planète à blanc.

Homme je suis : j’ai des Idées.
Je sais tout compter, mesurer.
Je sais tuer mieux qu’un rapace.
C’est moi le Roi, je suis sagace.

Je suis l’Homme : pliez sous moi.
Fier je suis et je marche droit.
J’ai tout inventé, et par Dieu,
Je suis le Maître ce ces lieux.

Je suis l’ Homme, j’ai créé Dieu
Pour mes méfaits excuser mieux.
Je suis l’ Homme, et pas d’erreur,
Mâle je suis pour la terreur.

Je suis l’Homme, une nullité
J’ai renié ma propre moitié.
Pour commencer mes premier crimes,
Il me fallait une victime.

Je suis l’Homme, j’ai tout construit,
Inventant la parole, l’écrit
Pour me raconter des histoires
Qui flattent mon désir de gloire.

Homme je suis, mais spirituel :
Dieu m’a donné une étincelle.
Je prie, me fond en oraisons,
Mais reste fier de ma Raison.

Homo Sapiens, singe risible,
Je me prends moi-même pour cible.
Je sais affamer mes enfants
Comme aucun animal vivant.

Je clame partout le Progrès.
J’ai l’instinct de justice, vrai :
Protégeant le paralytique,
Tout en fabriquant du plastic.

Je suis l’Homme : je suis un fou.
En inconscient je détruis tout :
Un essai de l’ évolution
Voué à la condamnation.

— Babylon5


C’est un pays.

Bienvenue dans mon pays…

Dans ce pays très peu lointain,
Personne n’est jamais allé.
C’est un pays, ou ce n’est rien
Qu’une illusion, une fumée.

C’est un pays avec des tours,
Des bois, des châteaux embrumés ;
Des rues très droites, de grandes cours
Et des fermes abandonnées.

Il y a des arbres qui bougent
Avec leurs feuilles tous les soirs
Sur des fillettes en robe rouge
Cherchant leur maison dans le noir.

C’est un pays avec des gens
Qui semblent ne pas voir, et marchent
Sur des trottoir couleur de sang,
Quand on les croise sous les arches.

C’est un pays avec des temples
Au bout d’avenues désertées.
Du haut des flèches vous contemplent
Des sortes d’oiseaux effarés.

C’est un pays mal éclairé,
Par un soleil dont la lueur
Pâle et dorée semble filtrée
Par les yeux frissonnants des fleurs.

C’est un pays tout intérieur,
Chacun y voit sa vérité
C’est un pays dont on a peur
Tant qu’on n’a pas le fond touché.

C’est un pays où l’on rencontre
Des vieillards à double visage,
Sans chapeaux, appuyés tout contre
Les hauts murs donnant de l’ombrage.

C’est un pays peuplé de chiens,
De chevaux furieux, galopant
Sans fers ni cavaliers humains
Sur les silex étincelants.

C’est un pays vide d’écoles,
Un pays où l’on ne fait rien
Tout le jour assis dans l’herbe folle
Que regarder venir demain.

Dans ce pays, le temps est lent.
Il y a des rivières. Elles roulent
Leurs cailloux et poissons d’argent,
Noyés, diamants, sable qui coulent.

Dans ce pays, si l’on y va
On peut par mégarde y rester
Peut-être bien qu’on restera
Sous un cèdre à jamais couché.

Dans ce pays tous les enfants
Jouent entre eux, parlant à voix basse.
Leurs jeux sont peut-être amusants
Mais ils se taisent quand on passe.

C’est un pays où les parents
Ne restent jamais : ils ont peur
De ces enfants aux yeux méchants
Qui déjà ne sont plus les leurs.

Pourtant ce pays a ses charmes
La vie s’y passe étrangement,
Avec des ombres et des drames
Déployés théâtralement.

Il fait bon vivre en ce pays
Pour celui qui n’a plus de pleurs ;
Dans la pénombre qui sourit
On entend des chants et des Chœurs.

C’est un pays qui est profond
Géré par un autre destin
Avec des pentes et des monts
Qui vous ouvrent d’autres chemins.

C’est un pays d’enfants sauvages
D’animaux désobéissants
Un pays sans tenue, peu sage
A rebours du soleil tournant.

C’est un pays, oui, un pays,
Qui en fait n’est pas très lointain
Ceux qui viennent de ce pays
Tiennent leur coeur entre leur mains.

Dans ce pays on ne peut voir
De satellite que le jour :
La lune poursuit sans espoir
Le soleil qui fuit son amour.

Elle est radieuse pourtant,
Plus lumineuse qu’une étoile
Je crois le soleil mécontent
De voir qu’elle lui fait un voile.

Le soleil se sent ridicule
En ce pays trop écarté
Pour que sa lumière ne brule
Avec assez de majesté.

En ce pays, le soir venu,
On est heureux ou on a peur :
Suivant les jours, le temps, l’humeur,
Des amants se promènent nus.

Mais aussi il est certains soirs,
Où les grands bois sont menaçants :
Leurs ombres suivent dans le noir
Ceux qui se sauvent en courant.

C’est un pays qui est selon :
Il y a des sables mouvants,
Mais aussi de jolies maisons
Au fond de jardins florissants.

Dans ce pays, tous les chemins
Montent ou descendent, vers des collines
Peuplées par des peuples anciens
Parlant une langue divine.

Babylon5

(continue reading…)

— Babylon5


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