Tag: main

Soirée passée

C’était une soirée de fête enchanteresse.
Le vin coulait avec des frissons de framboise
Dans des jardins français aux douces arabesques,
De flacons cristallins sous les buissons d’armoise.

Ca et là, la lueur d’un flambeau s’éveillait
Pour révéler un bras, une main, une joue
Ronde et rose, vite évanouie, mais si près
De ces allées cachées ou les amours se nouent.

Ombres d’or sombre, éclats soudains de rubis
Sous le chaud ciel d’été piqué de mille étoiles.
Galants conspirant à conquérir leur Amie
Près des bosquets carrés où la lune les voile.

C’est un rêve vieillot : des dentelles, des masques :
Mignonnes à mouche, leur éventail froissé.
Pour leur sourire un Arlequin faisait des frasques-
Amoureux bariolé des seins emprisonnés.

Et la musique ! Langueurs vibrant au dessus
Des oiseaux taiseux, se rappelant leurs voltiges
Ou dormant sur leurs nids baignés par cet afflux
-Ces arpèges légers consolant les litiges.

C’était une soirée, à ma mémoire éteinte :
Soirée jamais vécue, imaginée en rêve
De plaisirs surannés et discrètes étreintes
Dans un jardin français où la lune se lève.

— Babylon5


Muse Saturnienne

Dans un triste décor à l’aspect Saturnien

Une Muse esseulée promène son chagrin

Autour d’un lac figé aux couleurs bleu ardoise

Tout près de la rive où de grands cygnes se croisent.

Lentement elle avance. Les longues herbes molles

S’agitent par instant quand un oiseau s’envole,

S’enroulant à ses chevilles fines, ses genoux

Blancs et ronds, pour y déposer un baiser doux.

Perdue sur ces rivages, la muse aux grands yeux bleus

Cherche éperdument quelque ami, quelque dieu,

Ou encore un humain qui voudrait l’écouter :

Pauvre Muse, dans sa robe de lin déchirée !

Pourtant jamais ne reviendra parmi les hommes :

Sa robe est démodée, elle n’est plus, en somme,

Qu’un pâle souvenir rangé dans le grenier

Belle gravure au rayon des antiquités.

Les poètes maintenant ne sont plus guidés

Par une belle Muse à la tête inclinée.

Les poètes bien souvent creusent à mains nues,

Dans le néant des mots, dans le pavé des rues.

Ils écrivent dans des trains, qu’importent les heures,

Ils écrivent souvent parce qu’ils ont trop peur,

Sur leurs ordinateurs, cachés dans leurs bureaux,

Dans des aérogares, sur des quais, des bateaux.

Les poètes n’ont point de cartes ni de plans

Ils écrivent sur du papier toujours trop blanc.

Mais l’un d’eux peut-être, levant les yeux au ciel

Entend chanter et pleurer la Muse éternelle.

Babylon5

— Babylon5


  • Calendrier

    avril 2025
    L Ma Me J V S D
    « avr    
     123456
    78910111213
    14151617181920
    21222324252627
    282930  
  • Archives :

  • 2010
    iDream theme by Templates Next | Powered by WordPress

    © 2010-2025 iNVaSioNS PoeTiQueS All Rights Reserved -- Copyright notice by Blog Copyright

    Uses wordpress plugins developed by www.wpdevelop.com