Tag: Matin

Le clown

Ding ! Ding ! Dong ! Les dix heures sonnent.
Un triste clown au bout d’un quai
Débite des poèmes niais
Dans l’hiver où rien ne résonne.

Ding ! Ding ! Il les dit pour sa mie.
Ses yeux sont cernés par le deuil :
Elle est partie dans un linceul
Par un neigeux après-midi.

Ding ! Ding ! Dong ! A la cathédrale
On dit des messes pour son âme.
Lui ne verra plus sa femme.
C’était son Temple, son Saint Graal.

Ding ! Ding ! Dong ! Du haut de la tour
Les cloches se font solennelles
Dix heures il est, mais plus pour Elle
Le clown est fou sans son amour.

Ding ! Ding ! Ils ne reviendront plus
Ces jours vivants dans sa mémoire :
Les longs matins, langoureux soirs
De doux baisers sur leurs cous nus.

Ding ! Ding ! Dong ! C’est l’heure finale.
Ce n’est qu’un clown à l’air idiot
Au bout d’un quai léché par l’eau,
Eau de grand fleuve ou de canal.

Ding ! Ding ! Voici qu’un train arrive
Un train d’enfer qui entre à quai :
Wagons d’acier, strident sifflet
Train qui court vers une autre rive.

Train d’enfer : si tu l’emmenais
Sous la neige, sous le goudron,
Loin sous la Terre, tout au fond,
Dans l’oubli perdu à jamais.

Ding ! Ding ! Les cloches carillonnent.
Le bronze et l’airain répercutent
L’horreur bleue d’un esprit qui chute
Loin dans la Terre vermillonne.

Fin pour le clown fou, le clown niais.
Le clown est tombé. Son étoile
Brille au loin dans un ciel sans voiles
Partie, partie, très loin du quai.

— Babylon5


Il n’a pas voulu

Il n’a plus voulu, plus voulu de moi
Encore moins je crois de mon émoi.
Ce que fait un homme si on l’adore :
J’y ai pensé, parfois j’y pense encore.

C’était par un Octobre romantique :
Les arbres y pleuraient, et mes suppliques
Se cognaient sur les murs et les fenêtres
Pour me blesser encore et disparaître.

Oui, j’ai voulu mourir, mais peu importe ?
J’allais partir… par la petite porte.
Le doux soleil pour moi s’était éteint
J’étais morte à la beauté des matins.

L’homme est si sourd s’il ne veut plus aimer.
Peu lui importe s’il a décidé,
Quand bien même la femme fut bien belle
Aux premiers jours de ses amours nouvelles.

Impoli, il ne dit pas au revoir,
Ni surtout qu’il ne veut plus vous revoir…
La porte se ferme : il part pour toujours,
Laissant traîner une illusion d’amour.

On ne veut pas d’un amour s’il fait peur.
Femme jamais, n’ouvre jamais ton cœur.
Tu es jouet : ne sois jamais toi-même :
Rare et précieux est l’homme qui vous aime.

— Babylon5


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