Le lion, un beau printemps, s’éprit de la licorne.
La papesse a béni ces très nobles amours.
Le soleil et la lune ont prié à leur tour
Pour que de ces amants le bonheur soit sans bornes.

L’ours et la courtisane ont offert une cruche
Pleine de bon vin rouge au prix de cent deniers
Que généreusement avança l’usurier;
Le Mat et le Dragon, du miel pris dans leurs ruches.

L’empereur fit cadeau d’une partie du monde,
L’ermite d’une chambre en la forêt profonde,
Moi, poète, d’un chant que dit la voix du loup.

La licorne et le lion à la sortie du temple
Ont repris ce doux chant et leurs voix furent amples:
Cependant ma chanson ne valait pas un clou.

— Cochonfucius